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Madones coloriées, parées et habillées. Pierres tumulaires, sculptures funèbres. Appendices aux colonnes (J.-B. Rousseau). Chairesextraordinaires, rococo, confessionnaux dramatiques.

En g-énéral, un style de sculpture domestique, et, dans les chaires, un style joujou. Les chaires sont un monde d’emblèmes, un tohu-bohu pompeux de symboles religieux, sculpté par un habile ciseau de Malines ou de Louvain.

Des palmiers, des bœufs, des aigles, des griffons, le Péché, la Mort, des anges joufflus, les instru- ments de la Passion, Adam et Eve, le Crucifix, des feuillages, des rideaux, etc., etc.

En général, un crucifix gigantesque colorié, sus- pendu à la voûte, devant le chœur de la grande nef (?). (J’adore la sculpture coloriée.) C’est ce qu’un photographe de mes amis appelle Jésus- Christ faisant le trapèze.

Églises jésuitiques. Style jésuite flamboyant. Rococo de la religion, vieilles impressions de livres à estampes. Les miracles du diacre Paris. (Jansé- nisme, prenons garde !)

U église du Béguinage. — Délicate impression de blancheur. Les églises jésuitiques très aérées, très éclairées. Celle-là a toute la beauté neigeuse d’une jeune communiante.

Pots à feu, lucarnes, bustes dans les niches, têtes ailées, statues perchées sur les chapiteaux, char- mants confessionnaux, coquetterie religieuse. Le culte de Marie, très beau dans toutes les éghses.

Eglise de la chapelle. — Un crucifix peint, et, au- dessus, iV^f/es^ra/S’e^îiora de la S oledad {Noire-Dame de la Solitude.) Costume de béguine, grand deuil, grands voiles, noir et blanc, robe d’étamine noire,