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ciale de son esprit, si je me suis trompé, vous me corrigerez. Si la passion m’a fait errer, vous me redresserez . De votre part, Madame, tout sera reçu avec respect et reconnaissance, même le blâme délicat que peut susciter en vous la sévérité que j’ai déployée à l’ég’ard de vos compatriotes, sans doute pour soulager un peu la haine qu’inspirent à mon âme libre les Républiques marchandes et les Sociétés physiocratiques.

Je devais cet hommage public à une mère dont la grandeur et la bonté honorent le Monde des Lettres autant que les merveilleuses créations de son fils. Je serais mille fois heureux si un rayon égaré de cette charité qui fut le soleil de sa vie pouvait, à travers les mers qui nous séparent, s’élancer sur moi, chétif et obscur, et me réconforter de sa chaleur magnétique.

Adieu, Madame ; parmi les différents saluts et les formules de complimentation qui peuvent conclure une missive d’une âme à une âme, je n’en connais qu’une adéquate aux sentiments que m’inspire votre personne : Goodness, godness !


AVENTURE SANS PAREILLE D’UN CERTAIN HANS PFAALL[1]

[Note.]

L'Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaall a été imprimée pour la première fois dans le Southern Literary Messenger, le premier recueil littéraire que Poe ait dirigé, à Richmond. Il avait

  1. Le Pays, 20 avril 1855.