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traînés à la débauche , puissent-elles aller rejoindre ton cœur ! Puissent ces lignes, empreintes de la plus sincère et de la plus respectueuse admiration, plaire à tes yeux maternels. Ton image quasi-divine vol- tigera incessamment au-dessus du martyrologe de la littérature.

La mort de M. Poe causa en Amérique une réelle émotion. De différentes parties de l’Union s’éle- vèrent de réels témoignages de douleur. La mort fait quelquefois pardonner bien des choses. Nous sommes heureux de mentionner une lettre de M. Longfellow, qui lui fait d’autant plus d’honneur qu’Edgar Poe l’avait fort maltraité : « Quelle mé- lancolique fin que celle de M. Poe, un homme si richement doué de génie ! Je ne l’ai jamais connu personnellement, mais j’ai toujours eu une haute estime pour sa puissance de prosateur et de poète. Sa prose est remarquablement vigoureuse, directe, et néanmoins abondante, et son vers exhale un charme particulier de mélodie, une atmosphère de vraie poésie qui est tout à fait envahissante. L’â- preté de sa critique, je ne l’ai jamais attribuée qu’à l’irritabilité d’une nature ultra-sensible exaspérée par toute manifestation du faux. »

Il est plaisant, avec son abondance^ le prolixe auteur à’Euanfféline. Prend-il donc Edgar Poe pour un miroir ?


Il

C’est un plaisir très grand et très utile que de comparer les traits d’un grand homme avec ses œuvres. Les biographies , les notes sur les mœurs,