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Les deux premiers actes sont remplis par des scènes de misère, de chômage, de querelles de ménage, d’ivrognerie et de jalousie. Vous verrez tout à l’heure l’utilité de cet élément nouveau.

Le troisième acte, la goguette, — où sa femme, de qui il vit séparé, inquiète de lui, vient le cher- cher. C’est là qu’il lui arrache un rendez-vous pour le lendemain soir, dimanche.

Le quatrième acte, le crime, — bien prémédité, bien préconçu. — Quant à l’exécution, je vous la raconterai avec soin.

Le cinquième acte (dans une autre ville), le dé- nouement, c’est-à-dire la dénonciation du coupable par lui-même, sous la pression d’une obsession. — Comment trouvez-vous cela ? — Que de fois j’ai été frappé par des cas semblables, en lisant la Gazette des tribunaux.

Vous voyez combien le drame est simple. Pas d’imbroglios, pas de surprises. Simplement le dé- veloppement d’un vice et des résultats successifs a une situation.

J’introduis deux personnages nouveaux :

Une sœur du scieur de long, créature aimant les rubans, les bijoux à vingt-cinq sols, les guinguet- tes et les bastringues, ne pouvant pas comprendre la vertu chrétienne de sa belle-sœur. C’est le type de la perversité précoce parisienne.

Un homme jeune, — assez riche, — d’une pro- fession plus élevée, — profondément épris de la femme de notre ouvrier, — mais honnête et admi- rant sa vertu. Il parvient à glisser, de temps à autre, un peu d’argent dans le ménage.

Quant à elle, malgré sa puissante religion, sous la pression des souffrances que lui impose son mari,