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Et ce qu’il y a de meilleur, c’est qu’elle est pres- que prophétique et peut devenir la Romance du saule de notre drame populacier. Ce scieur de long si aimable finit par jeter sa femme à l’eau, et il dit en parlant à la Sirène (il y a pour moi une lacune avant cet endroit) :

Chante, Sirène, chante, Fanfru-cancru-lon-la-Iahira, Chante, Sirène, chante, T’as raison de chanter.

Car l’as la mer à boire, Fanfru-cancru-)on-la-lahira, Car t’as la mer à boire, Et ma mie à manger !

Mon homme est rêveur, fainéant ; il a, ou.il croit avoir, des aspirations supérieures à son monotone métier, et, comme tous les rêveurs fainéants, il s’enivre,

La femme doit être jolie, — un modèle de dou- ceur, de patience et de bon sens.

Le tableau de la gog-uetle a pour but de montrer les instincts lyriques du peuple, souvent comiques et maladroits. — Autrefois, j’ai vu les gog-uettes. — Il faudra que j’y retourne, — ou plutôt nous irons ensemble. Il sera peut-être possible d’y pren- dre des échantillons de poésie tout faits. De plus, ce tableau nous fournit un délassement au milieu de ce cauchemar lamentable.

Je ne veux pas ici vous faire un scénario détaillé puisque dans quelques jours j’en ferai un dans les règles, et, celui-là, nous l’analyserons de façon à m’éviter quelques gaucheries. Je ne vous donne aujourd’hui que quelques notes.