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Cadolles et GrafF dessellent leurs chevaux et, sur l’invitation des deux anciens soldats, trinquent avec eux.

Wolfgang, en prenant un verre : « A notre vieille gloire ! A la mort des Anglais, des Prussiens, des Cosaques ! Aux canons qui cracheront sur ces misé- rables ! A notre belle France, où nous les enterre- rons un jour !

— Où sommes-nous? dit GratF, et qui fête-t-on ici?

— Vous ôtes à Cadolles, et on fête le retour du vieux comte qui, après avoir été Allemand pendant trente ans, s’imagine de redevenir Français aujour- d’hui par la grâce de l’étranger. »

Wolfgang court chez son père qu’il trouve sur le perron du château, entouré de paysans. Le père croyait le fils mort. Embrassements et reconnais- sance.

Wolfgang se trouve bientôt dans un salon anti- pathique. Son père le présente à Charles Stown, un officier anglais, et au comte de Béval, espèce de pédant politique qui rêve chartes, constitutions et réconciliation du roi avec la révolution. Puis ^Irac de Timey, revenue avec le comte de Cadolles, et qui, toujours coquette et femme politique, se prête à toutes les flagorneries de Charles Stown et de M. de Béval.

Wolfgang est immédiatement repris par l’amour, et son antipathie pour M. de Béval et l’officier anglais en est naturellement augmentée.

M™e de Timey cherche tout de suite, par ses coquetteries et par ses encouragements, à le rame- ner à la bonne cause.

Une main se pose sur son épaule, et une voix