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invraisemblance relative aux usages ; mais je liens, au contraste produit par l’effet de cette aristocratie, située depuis si longtemps en dehors de la France, et l’aspect de ce soldat.)

Le trompette conduit dans une chambre, le comte de Gadolles, qui cherche son fils, s’aperçoit qu’il a disparu. « Je parierais, dit-il, que Wolfgang-, qui aime tant les récits de bataille, a été présider à l’installation de notre singulier hôte. »

Triton, guéri, est devenu chef des piqueurs du comte de Gadolles. Wolfgang passe sa vie à la chasse, avec Triton. Le trompette, à son insu, cor- rompt, séduit le marquis. Il lui explique, dans son langage de trompette, dans un style violent, pitto- resque, grossier, naïf, ce que c’est qu’un combat, une charge de cavalerie ; ce que c’est que la gloire, les amitiés de régiment, etc.. Depuis longtemps, bien longtemps, Triton n’a plus de famille ; il n’est pas rentré au village depuis les grandes guerres de la république ; il ne sait pas ce qu’est devenu3 sa mère. Le régiment du i’^’" houzards est devenu sa famille.

Une nuit, Wolfgang dit au trompette de seller les deux meilleurs chevaux.

Et, en route, il lui dit : « Devines-tu où nous allons? Nous allons rejoindre la Grande Armée. Je ne veux plus qu’on se batte sans moi ! »

2* ACTE. — Enzersdorf et Wagram,

Ils arrivent au camp français. Triton, que l’on croyait mort, est reconnu par des camarades. Le colonel Herbin est en train de dîner avec