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TRiNiDAD, enlevée, élevée et protégée par don Juan, et, malgré la différence d’âge, ne trouvant rien de plus beau, de plus aimable, et dont elle ait le droit d’être plus fière, que son amant.

Le fils de don juan, pourri de vices et d’amabilité, élevé et formé par son père. Supposons-lui dix- sept ans. Il est important que ce rôle soit joué par une femme ; j’en donnerai la raison quand j’en serai aux scènes qui font briller ce rôle.

Ui\E JEUNE PRINCESSE ALLEMANDE, la future femme de DON JUAN devenu veuf. Lé roi d’espagne. Une

VIEILLE ZINGARA. VOLEUFxS, BOHEMIENS, DANSEUSES,

QUELQUES BELLES FEMMES faisant partie du monde fantastique de don Juan, et à chacune desquelles incombe une fonction particulière : la lingerie, la surveillance des domestiques, etc.. La statue, co- losse fantastique, grotesque et violent, à la manière anglaise. L’ombre de catilina, un ange qui s’inté- resse à don Juan.

Le drame s’ouvre comme le Faust de Gœthe. Don Juan se promène dans la ville et dans la campa- gne, avec son domestique. Il est en train de fami- liarité, et il parle de son ennui mortel et de la dif- ficulté insurmontable pour lui de trouver une occu- pation ou des jouissances nouvelles. Il avoue que quelquefois il lui arrive d’envier le bonheur naïf des êtres inférieurs à lui. Ces bourgeois, qui pas- sent avec des femmes aussi bêtes et aussi vulgaires qu’eux, ont des passions par lesquelles ils souffrent ou sont heureux. Ces bateliers, malgré leur gros- sière nourriture, leur ignorance, leurs durs vête- ments et leurs fatigues, sont enviables ; carce n’est pas la qualité des objets qui fait la jouissance, mais l’énergie de l’appétit.