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conque, de n’importe quel jour, ou quel mois, ou quelle année, sans y trouver, à chaque ligne, les signes de la perversité humaine la plus épouvantable, en même temps que les vanteries les plus surprenantes de probité, de bonté, de charité, et les affirmations les plus effrontées, relatives au progrès et à la civilisation.

Tout journal, de la première ligne à la dernière, n’est qu’un tissu d’horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes des princes, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d’atrocité universelle.

Et c’est de ce dégoûtant apéritif que l’homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. Tout, en ce monde, sue le crime : le journal, la muraille et le visage de l’homme.

Je ne comprends pas qu’une main pure puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût.

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La force de l’amulette démontrée par la philosophie. Les sols percés, les talismans, les souvenirs de chacun.

Traité de dynamique morale. De la vertu des sacrements.

Dès mon enfance, tendance à la mysticité. Mes conversations avec Dieu.

*

De l’Obsession, de la Possession, de la Prière et de la Foi.

Dynamique morale de Jésus.