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jourd’hui dispersées deci delà, tant dans des ouvrages spéciaux que dans des périodiques, à ce point que le baudelairien désireux de posséder tout entier l’œuvre de son poète devait se pourvoir de dix volumes — dont plusieurs épuisés en librairie, et de vingt brochures. Encore, toutes difficultés vaincues, manquait-il à sa collection un grand nombre d’articles critiques et de « variétés » qui, parus voici quelque soixante ou soixante-dix ans dans de petits journaux à cette heure tout à fait introuvables, — tels le Corsaire-Satan et le Paris-Journal, — n’avaient jamais été réimprimés.

C’est la justification des présentes Œuvres Posthumes, effort centralisateur et parallèle à celui dont sortit le Charles Baudelaire, Lettres, l’an dernier. On y a groupé toutes les pièces, poésie ou prose, authentiques ou apocryphes qui, depuis l’édition définitive, ont été mises au jour, et toutes celles, y compris les Fleurs condamnées, qui, parues avant son élaboration, n’avaient pas été admises à son hospitalité. Pour parler l’argot du moment, ce recueil réalise à ce jour le trust des pièces baudelairiennes, jetant le pont, à la différence des ouvrages antérieurs, — de l’ouvrage de M. Eugène Crépet notamment — entre le Baudelaire rigoureusement posthume, si l’on peut dire, et le Baudelaire anthume et inconnu. Ajoutons qu’on y trouve encore plusieurs papiers entièrement inédits, le texte intégral, qui