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Me voilà donc, depuis quatre jours, livré à une passion forte.

Lettre IV. — Valmont à la Merteuil.

Rapprocher ce passage d’une note de Sainte-Beuve sur le goût de la passion dans l’École Romantique.

Depuis sa plus grande jeunesse, jamais il n’a fait un pas ou dit une parole sans avoir un projet, et jamais il n’eut [un projet qui ne fût malhonnête ou criminel].

Aussi, si Valmont était entraîné par des passions fougueuses [si, comme mille autres, il était séduit par les erreurs de son âge, en blâmant sa conduite, je plaindrais sa personne, et j’attendrais, en silence, le temps où un retour heureux lui rendrait l’estime des gens honnêtes].

Mais Valmont n’est pas cela… etc.

Lettre IX. — Mme de Volanges à la Présidente de Tourvel.

Cet entier abandon de soi-même, ce délire de la volupté, où le plaisir s’épure par son excès, ces biens de l’amour ne sont pas connus d’elle… Votre présidente croira avoir tout fait pour vous en vous traitant comme son mari, et, dans le tête-à-tête conjugal le plus tendre, on est toujours deux.

Lettre V. — La Merteuil à Valmont.

(Source de la sensualité mystique et des sottises amoureuses du XIXe siècle.)

J’aurai cette femme. Je l’enlèverai au mari, qui la profane [G. Sand]. J’oserai la ravir au Dieu même qu’elle adore [Valmont satan, rival de Dieu]. Quel délice d’être tour à tour l’objet et le vainqueur de ses remords ! Loin de moi l’idée de détruire les préjugés qui l’assiégent. Ils ajouteront à mon bonheur et à ma gloire. Qu’elle croie à la vertu, mais qu’elle me la sacrifie… Qu’alors, si j’y consens, elle me dise : "Je t’adore ! "

Lettre VI. — Valmont à la Merteuil.

Après ces préparatifs, pendant que Victoire s’occupe des autres détails, je lis un chapitre du Sopha, une lettre d’Héloïse, et deux contes de La Fontaine, pour recorder les différents tons que je voulais prendre.

Lettre X. — La Merteuil à Valmont.