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bien que je me sois toujours appliqué à le démériter.

Je serais d’ailleurs, j’en avertis le parti, — un triste cadeau. Je manque totalement de conviction, d’obéissance et de bêtise.

Pour nous, blague. — Champfleury, hiérophante. Mais la foule.

La Poésie est ce qu’il y a de plus réel, c’est ce qui n’est complétement vrai que dans un autre monde.

Ce monde-ci, dictionnaire hiéroglyphique.

De tout cela, il ne restera rien qu’une grande fatigue pour le sorcier, le Vaucanson tourmenté par son automate, l’infortuné Champfleury, victime de son cant, de sa pose diplomatique, et un bon nombre de dupes, dont les erreurs rapides et multipliées n’intéressent pas plus l’histoire littéraire que la foule n’intéresse la postérité.

(Analyse de la Nature, du talent de Courbet, et de la morale.)

Courbet sauvant le monde.


Paul de Molènes


Monsieur Paul de Molènes, un de nos plus charmants et délicats romanciers, vient de mourir d’une chute de cheval, dans un manège. M. Paul de Molènes était entré dans l’armée après le licenciement de la garde mobile ; il était de ceux que ne pouvaient même pas rebuter la perte de son grade et la dure condition de simple soldat, tant était vif et irrésistible en lui le goût de la vie militaire, goût qui datait de son enfance, et qui profita, pour se satisfaire, d’une révolution imprévue. Certes, voilà un vigoureux