Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tous les arts stériles, lorsque les hommes dévoués aux travaux de l’art productif languissent sous le joug dur et flétrissant de la servitude ou de la fiscalité.

Dans une société vraiment policée suivant les principes économiques, les simples ouvriers de la culture, ceux des autres exploitations des deux regnes animal et minéral, seroient des hommes libres, quittes de toute charge, absolument maitres de leur travail et des propriétés mobiliaires acquises par ce travail.

Aucune exaction ne leur ôteroit la possibilité de s’élever à la qualité de fermiers ou directeurs en chef de la culture, aucune prohibition ne les tiendroit exclus, ni eux ni leur postérité, des emplois quelconques de l’art stérile, ou même de l’art social.


[168]

Résumé général de la classe productive ou cultivatrice.


Tous les hommes employés aux exploitations diverses des trois regnes ; c’est-à-dire, premierement à la chasse, à la pêche, au pâturage ; secondement à la culture des végétaux ; troisiemement à la fouille des métaux et des minéraux de toute espece, composent cette seconde Classe.

La premiere division comprend les directeurs en chef des exploitations productives. Ils font à leurs dépends, risques, périls et fortunes, tous les préparatifs et tous les procédés de ces exploitations, et payent en argent ou en nature une ferme aux propriétaires fonciers, qui partagent ces revenus annuels avec le Souverain. Cette ferme étant le prix des grandes avances publiques faites par l’administration générale ou souveraine, et des avances fon[169]cieres faites par l’administration privée.

La seconde division de la Classe productive est composée des simples ouvriers des exploitations des trois regnes. Ils sont salariés par les chefs et directeurs, et travaillent pour le compte de ces premiers entrepreneurs, aux risques, périls et fortunes des entreprises dont ils ne sont que les manœuvres.