Qui donc l’initia à la science nouvelle ? Nous pensons que ce fut le marquis de Mirabeau. C’est pour cette raison, croyons-nous, qu’il s’intitule disciple de l’Ami des Hommes[1] et que citant ses maîtres il place Mirabeau avant Quesnay[2]. Car sûrement ce n’est pas que Mirabeau ait formé une École dans l’École D’ailleurs Bandeau reconnaît Quesnay comme son chef et il rappelle, avec une évidente satisfaction, que c’est par lui que Quesnay a été dénommé le Confucius de l’Europe[3] ; aux yeux de cet homme enthousiaste de la civilisation et de la philosophie chinoises, il ne pouvait pas avoir de titre plus beau, plus glorieux ; par ce titre il entendait placer Quesnay au rang des plus grands hommes que le monde eût jamais produits. Quesnay fut son maître, Mirabeau fut son précepteur, telle est à notre avis l’explication des termes dont Bandeau se sert dans le présent ouvrage pour retracer la généalogie de sa doctrine.
D’une note insérée par Dupont de Nemours dans les Éphémérides de 1769[4] il résulte cependant que ce furent Le Trosne et Dupont qui amenèrent Baudeau à la foi physiocratique. Et en effet, au moment où les Éphémérides sont sur le point de devenir un organe exclusivement physiocratique l’on trouve dans ce journal[5] une polémique engagée
- ↑ V. le titre que nous reproduisons en facsimile.
- ↑ V. infra, Avis au Lecteur, p. ie siècle
- ↑ V. infra, Avis au Lecteur, p. i.
- ↑ V. Ephémérides, 1769, t. V, Avertissement, p. xx et p. xxx-xxxii.
- ↑ V. Éphémérides, 1766, Lettre sur les Éphémérides, t. III, p. 257 et s.
dans son Essai analytique sur la Richesse et sur l’Impôt, paru en 1767, énumérant les sources de la Physiocratie, ne cite des Éphémérides que le tome VI de 1766 et les sept premiers tomes de 1767 mais non le tome VII de 1766 (Graslin, op. cit., édit. 1767, p. 5, note a ; édit. Dubois, Paris, Geuthner, 1910, p. 3, note 1). À partir de janvier 1767, les Éphémérides du Citoyen ou Bibliothèque raisonnée des sciences morales et politiques furent publiées par volumes mensuels. Le sous-titre : ou Bibliothèque raisonnée des sciences morales et politiques apparaît déjà à la page i du tome I de 1766 ; mais il n’est pas reproduit à la page 1 du même volume ni à aucun endroit des tomes II-VI de 1766 ; on ne le revoit qu’en janvier 1767 et dans l’intervalle le sous-titre est constamment : ou Chronique de l’Esprit national.