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C’est dans la redoute ou lunette Bouillé que, à la tête de quelques braves, Magloire Pélage, ancien esclave qui devint colonel, a repoussé énergiquement les anglais en 1794.

« Plusieurs fois cependant ils avaient essayé d’emporter la redoute Bouillé, mais ils avaient été rudement repoussés par les quelques braves qui la défendaient. Cette redoute était commandée par Pélage, homme de couleur, alors d’une condition bien humble, mais que le courage qui le distinguait déjà et son caractère généreux devaient, plus tard, élever à un rang honorable et glorieux[1]. »

L’on peut lire l’inscription placée sur le mur de la lunette près de la tombe du comte Antoine de Gramont, Pair de France, mort le 27 juillet 1825 à la Martinique où il commandait le 49me régiment de ligne.

Restaurée en 1856, la lunette était tout récemment encore louée au Syndicat d’initiative qui y avait installé un petit musée de souvenirs historiques et militaires et les casemates portent encore les noms qu’il leur a donnés de Salles Rochambeau, Bouillé, Magloire Pélage et Gramont.

La redoute a donné son nom au quartier qui s’est formé à partir du 3e kilomètre et qui est devenu une importante agglomération où l’on a de belles villas, église, asile de vieillards, école, dispensaire, cimetière, etc…

LE CHEMIN-PAVÉ OU CHEMIN DU FORT BOURBON.


part du pont Cartouche et aboutit à la route nationale actuelle qui l’a remplacé. Très ancien, il aurait, dit-on, coûté des sommes importantes et, s’il faut en croire une légende, à une des nombreuses demandes de crédits nécessaires à sa continuation le ministre aurait répondu que cette route, qui coûtait tant d’écus, devait sans doute être « pavée à l’effigie de notre Roi ».

Elle desservait aussi la lunette Bouillé, non loin de laquelle est le fort Bourbon. Une habitation dite « Bagatelle » en était voisine, c’était la demeure personnelle du Marquis de

  1. Histoire de la Martinique, par Sidney Daney, tome 5, page 395,