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Veuve de Gourselas, le 26 avril 1679[1]. Cette donation a été confirmée par une ordonnance du Comte de Blénac du 30 avril 1679[2].

On dit que le trésor de l’Église, c’est-à-dire les vases sacrés et autres objets précieux, aurait été caché dans ce terrain de la préfecture par les Capucins pendant la grande révolution et qu’ils s’y trouveraient peut-être encore. On dit aussi que le dernier survivant des religieux qui connaissaient les lieux, serait mort à la Rochelle tandis qu’il allait se rendre à la Martinique pour renseigner le clergé sur place. Mais comme toutes les histoires de trésors, ces faits méritent confirmation.

Le bâtiment qu’on voyait en entrant dans l’enclos, précédé d’un jardin, a duré jusqu’en ces derniers temps. Le Palais de justice s’y est trouvé après 1830 jusqu’en 1857 (il figure à cette place dans un plan de 1855).

C’est la Cour Royale qui se transporta d’abord dans cet ancien couvent des Capucins dont la chapelle reconstruite avait été convertie en salle d’audience. Le siège des magistrats et sans doute aussi le fauteuil du Roi reposaient sur les tombes des religieux ensevelis sous les dalles du sanctuaire. Survint le tremblement de terre du 11 janvier 1839 : la vieille chapelle fut renversée de fond en comble ainsi que les dépendances. Mais le couvent se releva pour offrir l’hospitalité à tous les services judiciaires réunis pour la première fois dans un même local. La magistrature y trouvait ainsi, au point de vue matériel, un bien-être dont elle n’avait pas joui depuis bien des années. Et sous les frais ombrages des gigantesques manguiers qui entouraient le Palais, le magistrat et l’avocat se préparaient souvent, par une causerie familière, aux fatigues d’une longue audience[3].

Un jour vint cependant où l’on trouva les constructions insuffisantes, eu égard à une nouvelle organisation judiciaire, on découvrit même que ces constructions

  1. Histoire de la paroisse Fort-de-France, par le P. Janin.
  2. Transcription hypothécaire du 12 octobre 1841.
  3. Moniteur de la Martinique 8 novembre 1857.