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L’auteur de cette note et tous ceux qui ont écrit avant et après lui dans le même sens ont été, heureusement pour la ville, de faux prophètes. L’état de choses signalé par eux, sans doute avec quelque exagération, et l’état actuel de Fort-de-France forment, en effet, un contraste tout à l’avantage de la cité. Les résultats obtenus sont patents, et le taux de la mortalité au chef-lieu est même inférieur à celui de la France[1].

Le patrimoine immobilier de la ville a passé en ses quarante dernières années de 1.300.000 francs à 109.000.000 de francs, soit 11.000.000 de francs or[2].

Aussi tout en désirant d’autres progrès, d’autres améliorations qui ne pourront venir qu’en leur temps, mais dont on doit souhaiter la réalisation le plus tôt possible, il est agréable de rappeler les mots par lesquels, de passage au chef-lieu lors des fêtes du tricentenaire, en 1935, M. Henri Lémery, sénateur de la Martinique, a apprécié et résumé ces résultats, déclarant : « Fort-de-France assaini, agrandi, embelli ».

Les générations passent, les édifices croulent ou se transforment, aux hameaux et aux bourgs succèdent des villes qui, à leur tour, changent et s’améliorent.

Tel a été Fort Royal, chrysalide qu’une main hardie a posée sur un marais humide, qui s’est dégagée lentement de sa coque et qui s’est développée au cours des ans sous l’influence d’événements divers.

Tel est aujourd’hui Fort-de-France, fleur éclose et souriante dans sa ceinture de fortifications, la cité chargée d’histoire, la ville qui se modernise, parvenue à un stade important de sa vie et à laquelle sont attachés ceux surtout qui l’habitent depuis de nombreuses années et qui, témoins de ses malheurs et de ses joies, assistent avec intérêt à son évolution et à son extension.


  1. L’urbanisme à la Martinique par M. Raymon Danger, page 1.
  2. Bulletin municipal, n° 3, page 107.