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rue Louis Blanc ont été concédés à divers propriétaires, à la condition qu’il fut effectué certains travaux d’urbanisme et d’exhaussement[1].

Mais le canal était-il la seule cause de l’insalubrité de Fort Royal et que n’a-t-on pas écrit autrefois sur cette insalubrité ?

Déjà dans un mémoire sur le port rédigé vers 1774[2] il est dit qu’elle devait être attribuée à un nivellement défectueux qui faisait que les eaux ne s’écoulaient point et restaient stagnantes dans toutes les rues que les averses seules nettoyaient. Dans une ordonnance du 31 décembre 1782, le Général et l’Intendant signalent les mêmes inconvénients : une opération générale et suivie dans toute la ville permettra l’écoulement des eaux, le travail est immense et s’élèvera à plus de 250.000 livres[3].

Néanmoins, le Baron de Nozières a pu écrire, le 10 avril 1774[4] que le Fort Royal qui n’était d’abord qu’un vaste marais était entièrement desséché, tandis que le Comte de Damas émettait l’avis, le 19 mars 1785, de construire de nouveaux magasins de marine sur un terrain isolé au vent de la ville. Il ajoutait que le terrain marécageux serait aisément comblé et que la salubrité de la ville y gagnerait[5].

Les choses en étaient restées là, puisque, dans un rapport du 27 avril 1815 et dans une note de Moreau de Jonnès du 2 novembre 1816[6], l’on propose d’exhausser le sol de l’hôpital et de faire partir d’un centre culminant, par exemple, du Palais de Justice alors projeté, les pentes du pavé de la ville.

L’année suivante une dépêche ministérielle du 15 décembre[7] transmet une seconde note de Moreau de

  1. Arrêté du 30 septembre 1861. B. O. Martinique, page 390.
  2. Comte de Turpin. — Arch. min. col. n. 335.
  3. Code de la Martinique, tome 3, paye 530.
  4. Arch. min. col. n. 335.
  5. Arch. min. col. n. 431.
  6. Arch. min. col. n. 506 et 530.
  7. Arch. min. col. n° 530 et Code de la Martinique, tome 6, page 334.