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face du boulevard de la Levée, a été planté, le 11 juin 1933, l’arbre de la Mutualité, à l’occasion du cinquantenaire de la Mutualité, par le Comité de la Fédération de la Martinique, en présence du Gouverneur, M. Gerbinis, du Président, M. Saint-Yves Matillon et de M. J. Saint-Félix, Maire adjoint de la ville.

« Cet arbre, a dit alors le Président du Syndicat d’initiative dans une courte allocution, dressera bientôt dans l’espace, en même temps que sa tige élancée et sa verte frondaison, l’étendard et le symbole de la Mutualité. Complétant le paysage dont il fixera le souvenir, il sera aussi la parure et l’ornement de ce coin charmant, voisin de notre grande cité ouvrière[1] ».


LES TERRES-SAINVILLE


Situées au nord de la ville de Fort-de-France, ces terres doivent leur nom à un de leurs propriétaires. Antérieurement elles appartenaient à Mme de Gourselas. Elles étaient marécageuses et couvertes de roseaux (plan de Fort Royal annexé à une lettre de Rochemore, d’avril 1761). Tessier, directeur du dépôt des colonies, préconisait, le 20 mai 1827, la mise en culture des terres avoisinant l’ancien hôpital et la construction d’une cuvette pour l’écoulement des eaux, le dessèchement complet et l’assainissement de la partie basse[2].

« La sucrerie à M. Sainville » est indiquée dans un plan de l’hôpital levé en 1808 et un autre du 9 juillet 1808 de Richard, (plan de l’habitation des héritiers de Adrien de Gourselas,) reproduit celui de l’arpenteur royal Le Blanc du 4 août 1733 et indique que le chemin du Roy sert de borne entre les terres des P. P. de la Charité (l’hôpital) et celles de MM. de Gourselas jusqu’à la digue[3].

Dans une note du 2 novembre 1816, Moreau de Jonnès mentionne les rues du Petit Brésil, de ce quartier nommé le Misérable, qui servait de refuge aux vagabonds et envisage

  1. Cinquantenaire de la Mutualité à la Martinique, page 9.
  2. Arch. minis. col. n° 734.
  3. Arch. minis. col. n° 493, 495.