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le mort s’est trompé d’étage

72 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE C’était une feinte habile. Lamblin ne s’y laissa pas prendre. La possession d’un papier compromettant pour le comte d’Armancé prouve que votre visite vous avait renseigné sur les faits scandaleux qui se passaient ou s’étaient passés au château. De quoi s’agissait-il ? Je me permettrai, répondit M. Vidalier avec une pointe d’ironie, de vous répondre comme Jeanne d’Arc aux juges de Rouen : « Cette quès- tion n’est pas du procès, passez » >. Je n’ai plus rien à vous dire. Il se leva. Lamblin l’imita. Il était, lui, pâle de colère. Josseaume, sans ajouter un mot, reconduisit le visiteur. - Quand la porte fut refermée, Lamblin ragea sans contrainte : Ah ! c’est un vrai plaisir d’interroger les té- moins dans cette affaire ! Ils ont de la veine que la question soit abolie ! Si je pouvais les « géhenner >> un peu, comme on disait… au temps de Jeanne d’Arc justement, mon enquête marcherait rondement ! Lamblin, mon petit, votre férocité m’épou- vante ! Calmez-vous, voyons ! Ah je vous conseille de me sermonner ! Tout à l’heure, si vous aviez pu étendre M. Vidalier sur un bon chevalet !… - Ils éclatèrent de rire, ce qui leur détendit mer- veilleusement les nerfs. Qu’allez-vous faire, à présent ? demanda Josseaume. Eh bien ! reprendre ma petite enquête et découvrir par moi-même ce qu’on n’a pas voulu me dire. Je ne m’avoue pas battu !