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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 25 coup d’œil il jugea précieux. Sur la table à l’ita- lienne, un petit garçon avait posé ses livres et s’ap- pliquait, le doigt sur un atlas, à poursuivre quelque rivière. Une jeune femme charmante, mais qui commençait à s’empâter un peu, aidait à cette poursuite l’enfant qu’une ressemblance étonnante proclamait être son fils. Elle fit au visiteur un accueil réservé, poli ce- pendant, car elle était bien élevée. Mais Lamblin l’était aussi, comme l’avait si justement remarqué la concierge de la rue Saint-Guillaume. C’était même une qualité que ses chefs appréciaient vive- ment elle lui permettait de mettre en confiance des témoins effarouchés et de se montrer discret (relativement) dans un métier où l’indiscrétion est une obligation professionnelle. L’inspecteur sentit la méfiance légère et déploya pour la vaincre tout son tact. Il expliqua la nécessité pour lui d’identifier, grâce à l’adresse du tailleur que portaient ses vêtements, un homme assassiné. Quel homme assassiné ? demanda la jeune - femme. Vous n’avez pas vu les journaux, ce matin ? Non, pas encore. C’est un homme que l’on a trouvé dans un ascenseur, tué d’un coup de revolver. Le tailleur de la rue Godot-de-Mauroy a reconnu le costume comme ayant été fait il y a plus de trois ans pour le comte d’Armancé. Je n’avais donc d’autre res- source que de me présenter chez vous dans l’espoir que vous pourriez me dire qui a hérité de ce com- plet après la mort du comte. Aussi, vous me par- donnerez si je me présente à vous avec un gros paquet, comme une marchande à la toilette.