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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 21 L’inspecteur défit le paquet qu’il avait amené et le tailleur examina soigneusement sa marque, le tissu, et ne parut pas ému par les taches de sang. Il 1 y a déjà pas mal de temps que ce complet a été exécuté. D’après le numéro, trois ans au moins. Je crois me souvenir… Mais mon registre nous donnera toute certitude. Il avait de l’ordre : en moins d’une minute il trouva sur un rayon le registre adéquat et chercha le chiffre. - Oui, c’est bien ce que je pensais. Ce costume a été commandé en février 193.., il y a donc trois ans et demi, par M. le comte d’Armancé. Et quelle est l’adresse du comte d’Armancé ? Au cimetière Montparnasse, monsieur, dit le tailleur, penché sur son livre, en regardant l’ins- pecteur par-dessus ses lunettes. Il y a plus d’un an que M. d’Armancé est mort. Ce n’était donc pas lui l’homme assassiné… Lamblin imagina, en un film utra-rapide, la mort d’un vieux noble, la dispersion par les héri- tiers de tous ses effets… Il était âgé ? Pas du tout, quarante ans à peine. Un bel homme, monsieur, et qui savait s’habiller. Il a été enlevé presque subitement. Une embolie, je crois. Et… quelle était son adresse ? Le couturier prit un autre registre, un répertoire alphabétique celui-là. Voyons… Ah ! comte Raoul d’Armancé, châ- teau de Roche-Marie, par Sarlat (Dordogne). Et à Paris 41, rue Saint-Guillaume.

Évidemment, murmura l’inspecteur. Il était - marié ?