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le mort s’est trompé d’étage

18 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE C’est bien un pouce d’homme ? Incontestablement. Si j’ai bonne mémoire, il n’y a qu’un homme au cinquième, M. Meyrignac ? Oui, mais les empreintes relevées sur les portes ne sont pas les siennes. - Ce sont peut-être celles d’un visiteur quel- conque. Et le criminel a pu prendre des précau- tions pour ne toucher la poignée que sur ses bords. Eh bien ! non, je crois que ce pouce est la signature du coupable, et voici pourquoi. Dans cette maison, l’ascenseur ne sert qu’à la montée. Or que faites-vous quand vous sortez d’un ascenseur ? Pour refermer la porte palière, vous l’attrapez par le cadre et vous la repoussez purement et simple- ment. Jamais on ne se donne la peine de se retourner pour la prendre délicatement par le bouton et la clore tout doucement. On ne manœuvre la poignée que si l’on veut ouvrir la porte. Or là, le bouton a été manipulé de l’extérieur, par le même individu, au quatrième et au cinquième étage : au cinquième, pour tirer, et ensuite au qua- trième pour enlever au mort son portefeuille. Alors, si les locataires sont innocents, com- ment expliquer le crime ? Un guet-apens ? On ne donne pas rendez-vous à quelqu’un sur le palier d’une maison étrangère, pour le tuer, ou du moins cela me paraît peu vraisemblable. D’ailleurs, pour-- quoi le meurtrier serait-il allé guetter sa victime au cinquième, alors que celle-ci devait descendre à l’étage au-dessous ? - 7 — Pour n’être pas reconnu ? Quelle importance ? puisque l’autre, coincé dans la cabine, ne pouvait s’échapper… -