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le mort s’est trompé d’étage

— Certainement.

— Vous en êtes sûr ?

— Oui, car le bouton d’étage, à l’intérieur de la cabine, gardait une empreinte qui correspond exactement à l’index droit du défunt. Et la poignée intérieure de la porte palière, au quatrième étage, présentait l’empreinte de son pouce gauche. Tandis que les poignées extérieures des portes palières du quatrième et du cinquième portent toutes deux les marques du pouce droit d’un autre individu, à mon avis l’assassin. Il est à noter que ces portes palières sont toujours closes, à moins que l’arrivée de la cabine ne vienne les débloquer.

— Bon. Continuez votre reconstitution.

— Au moment de l’arrêt, donc, l’homme, à l’affût au cinquième, instinctivement, cherche à ouvrir cette porte palière, qui résiste. Il passe alors le bras par-dessus la grille peu élevée. L’occupant de l’ascenseur lève la tête au bruit — dans sa hâte le meurtrier peut avoir cogné son arme contre le métal de la grille — et reçoit une balle qui, entrée par l’œil gauche, traverse la tête obliquement, sort sous le maxillaire droit et va s’enfoncer dans l’épaule, où le médecin légiste l’a retrouvée. C’est une balle du calibre 7,65.

— Selon vous, le mort allait donc chez un des locataires du quatrième. Eh bien ! mais cela rétrécit le champ des soupçons, il me semble !

Lamblin sentit une inflexion narquoise dans le ton de son chef.

— Je n’affirme rien, protesta-t-il. D’ailleurs, je dois reconnaître que les empreintes digitales des locataires masculins du quatrième ne correspondent pas avec celles laissées par l’assassin.