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le mort s’est trompé d’étage

— Oui, c’est votre habitude ! dit Josseaume en souriant.

— Ah ! On n’a jamais trop de documents. On a beau vouloir laisser les choses en l’état, elles n’y restent pas. Il faut faire enlever le corps, qui d’ailleurs change rapidement. Les empreintes s’effacent, les taches se dessèchent. Alors mon principe est de tout photographier sous tous les angles possibles. J’use de la pellicule, mais, du moins, si au bout de quelques jours je suis encore dans le noir, je n’ai pas à m’arracher mes cheveux parce que tout a fichu le camp.

— Mais vous n’avez toujours aucun indice qui permette d’identifier le cadavre ?

— Pardon, j’en ai un sérieux. Il ne portait pas un complet de confection, mais un costume muni de la griffe d’un tailleur de la rue Godot-de-Mauroy, avec un numéro qui est une précieuse indication.

— Votre homme a pu l’acheter d’occasion.

— Sans doute, mais c’est tout de même la seule piste à suivre. Je verrai le tailleur demain matin. De plus, une photographie du mort paraîtra dans tous les grands quotidiens. En attendant, voici comment je reconstitue le drame : l’assassin a donné rendez-vous à sa victime pour 3 heures, — c’est l’heure à laquelle semble remonter le décès, ― il l’attend au palier du cinquième étage. Il guette la montée lente de la cabine. L’immeuble n’est pas très moderne, et l’ascenseur est d’un type ancien, avec une cabine découverte par le haut. Au moment où celle-ci s’arrête au quatrième…

― C’est donc au quatrième qu’allait votre homme ?