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le mort s’est trompé d’étage

132 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE Oh ! que si, car il a déjà été ouvert. Mais le nouet de cendres a servi à le saupoudrer de cette belle couche grise, qui suggère si bien un long abandon ! Ah ! tenez ! Il écarta la plaque de tôle qu’il avait adroite- ment détachée et, plongeant la main dans l’ouver- ture, ramena au bout d’un instant un petit paquet. C’est avec des doigts qui tremblaient d’émotion qu’il défit la ficelle. Des négatifs, quelques épreuves tirées, des agrandissements réussis avec une habi- leté diabolique… Il y avait aussi, révélatrices de scandale et de honte, des lettres signées parfois de noms connus, que Victor s’était procurées par So- lange sans doute. Mais la confession volée à Roche- Marie ne s’y trouvait pas. Lamblin examina les négatifs et tressaillit soudain en lisant le texte bru- tal : « Je soussigné, comte Raoul d’Armancé, recon- nais avoir tenté d’assassiner, en l’empoisonnant, mon cousin Lucien Vidalier, avec la complicité de ma belle-fille et maîtresse, Françoise Thélusson. » Il y avait les deux signatures, la date. Effrayant, murmura Lamblin. Et si l’original n’est pas là, c’est que le mort l’avait dans son porte- feuille. Ainsi Victor a encore une arme. Il ne résis- tera pas à la tentation de s’en servir. Et ce jour- là… Ce jour-là, je l’attraperai, ou j’y laisserai ma peau. Et c’est moins pour le meurtre de son frère que je le recherche que pour son sale métier. Ah ! je voudrais bien avoir le droit de brûler tout ça. Mais, après tout, quelle tombe vaudrait celle de nos archives ! La poussière des sommiers les cou- vrira pour l’éternité. Oh I’non, protesta Drouard qui avait l’esprit - ---