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le mort s’est trompé d’étage

coupe. Mais les chaussures étaient grossières et déformées, le linge et la cravate de mauvais goût.

— Aucun papier. Pas d’armes. Pas de portefeuille, mais le gilet déboutonné laisse supposer qu’on le lui a pris. Il a un porte-monnaie qui con- tient environ deux cents francs et de vieux tickets de métro. Certains sont des aller et retour et tous proviennent de la même station : place Clichy. Aucune pièce d’identité. Il faudrait aller voir si la concierge est rentrée, nous aurons besoin d’elle.

Il prenait tout naturellement l’initiative des opérations, sans que le commissaire, déférent, en parût vexé. Il s’empressa d’envoyer un agent à la loge.

— C’est l’inspecteur principal Lamblin, souffla l’autre agent à l’oreille de Jeannette. Il était au commissariat pour un renseignement, et, quand il a entendu cette histoire d’un mort dans un ascenseur, ça l’a intrigué, il a voulu venir aussi. C’est un as.

— En attendant que l’identité judiciaire relève les empreintes, je voudrais bien les examiner un peu, disait l’as.

Et, tirant de sa poche un vaporisateur plein d’une poudre blanche impalpable, il en couvrit la poignée de la porte et les boutons d’étages. Avec une forte loupe, il les étudia ensuite longuement. Puis il se pencha pour regarder mieux la blessure, inclina la tête de côté. Il eut une exclamation de surprise.

— Ah ! par exemple, voilà qui est curieux ! Je ne le voyais pas tout d’abord, étant donnée la pose du cadavre. L’orifice de sortie de la balle, entrée par l’œil gauche, se trouve sous le maxillaire droit. La carotide a été touchée, de là tout ce sang. Ainsi le coup a été tiré de haut en bas. La cabine étant