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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 115 Bon. J’attends, dit Josseaume avec bonne humeur. « Travaillez, prenez de la peine… » Des coups précipités furent frappés à la porte. Avant même qu’on eût répondu, une jeune femme que Lamblin reconnut aussitôt pour la musicienne de l’hôtel Meurice pénétra dans la pièce. On la de- vinait bouleversée. Sous ses cheveux blonds, dans la pâleur mate du visage, ses yeux bleus sombres paraissaient immenses. Elle portait un petit cos- tume de soie vert-tilleul qui la faisait très mince. Rien ne trahissait encore sa future maternité. Mais son visage était empreint d’une décision farouche. Il paraît que vous osez soupçonner mon mari du meurtre de Victor Maravon, commença-t-elle en regardant alternativement les deux hommes. Madame, des charges assez sérieuses pèsent sur lui, dit Josseaume. - 1 Évelyne ne s’était pas nommée. Aussi bien n’était-ce pas nécessaire. — Des charges absurdes ! On le soupçonne parce qu’il porte une casquette analogue à celle vue rue Boccador ? La confrontation a tourné à la confusion du témoin ! Parce qu’il a la prudence d’emporter un revolver en voyage ? Une arme d’ordonnance, du modèle le plus courant. Parce u’il est sorti… qu Non, madame, parce qu’il avait des raisons graves de craindre les révélations de Victor Maravon. Elle resta un instant muette, les lèvres frémis- santes : Ce n’est pas lui qui avait des raisons de les —1 — craindre ! Qui, alors ? Elle se tut.