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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 111 Car dans ta déposition — il frappa du plat de la main le dossier étalé devant lui, avec une telle force que les deux hommes et le gavroche sursau- tèrent — tu as affirmé que c’était le type à la cas- quette qui marchait le premier et que son suiveur por- tait un chapeau ! Est-ce que tu crois qu’on plaisante dans cette maison, où une fausse déclara- tion peut coûter à un innocent sa liberté ? Cette fois, réfléchis avant de parler, s’il te plaît ! Main- tiens-tu ta déposition, ou était-ce vraiment l’homme à la casquette qui suivait l’autre ? Tout contrit, le petit télégraphiste scrutait ses souvenirs. Soudain, il éclata en sanglots. J’sais plus… j’sais plus… Et voilà de quelle valeur sont les affirma- tions des témoins. Tu peux t’en aller, Robert. Quand la mémoire te reviendra, tu passeras me voir. - Le gosse sortit l’oreille basse. Bien joué, Lamblin, fit Josseaume. Sans vous, ce sacré gamin nous roulait ! Détendu, M. Vidalier souriait à demi. L’ins- pecteur se hâta de profiter de cette disposition favorable. Encore une dernière petite épreuve, monsieur, un simple contrôle. Ayez l’obligeance de poser votre pouce droit ici, puis là… Je m’excuse de vous faire salir votre doigt, mais voici du buvard… Vidalier n’avait pas songé à protester. Déjà Lamblin s’était emparé de l’empreinte et feuille- tait fiévreusement son dossier pour y chercher les précieuses marques de l’ascenseur. Là, triompha-t-il, vous voyez qu’elles sont. toutes différentes ! L’assassin a une spirale mé- -