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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE Alors Lamblin résolut de frapper un grand coup. Il prit la serviette de cuir qu’il avait posée sur une chaise, en tira les photographies. Vous reconnaissez cet homme, n’est-ce pas ? Joséphine poussa une. exclamation d’horreur. Son mari, avec une moue d’attention, scrutait les traits défigurés. 98 11 C’est Victor, dit-il en fin. Mais le ton était légèrement dubitatif. Est-ce lui, ou n’est-ce pas lui ? Voyons, ma- dame ! Je sais que ce n’est pas beau à voir, un homme assassiné. Faites un petit effort. C’est bien lui, dit-elle enfin, d’une voix qui tremblait. La mort le change, mais c’est.lui. Oui, c’est lui, affirma soudain Léon. On est d’abord un peu saisi, n’est-ce pas, mais mainte- nant que je le regarde plus froidement, je le retrouve. Ce sont bien ses yeux, sa bouche !… Alors vous croyez que c’est lui, vous en êtes - sûrs ? Mais… oui… Eh bien ! moi, je ne le crois pas ! Stupeur ! Le couple fixait sur lui des prunelles effarées. 1 1 Oh ! je dois avouer que je suis seul de mon avis Les témoins, tout comme vous, ont formel- lement reconnu. Victor. Ses derniers patrons, Mme d’Armancé, Solange, la concierge de la rue Saint-Guillaume. Moi je crois que Victor est tou- jours vivant et que c’est lui qui a tué son frère, son complice, à qui il faisait (ou avait fait) déve- lopper les clichés qu’il tirait des documents volés. Car cette crapule — je parle de Victor, mais l’autre ne valait guère mieux prenait cette précaution 1 -