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EXAMEN RÉTROSPECTIF




La vérité n’est pas sortie tout armée de mon cerveau, et il m’a fallu quarante ans de travail, de recherches et de méditations pour perfectionner la méthode telle qu’elle est aujourd’hui. J’avais, je l’ai déjà dit, étudié tous les auteurs qui ont écrit sur l’équitation, et j’avais retiré de mes lectures la conviction que la science équestre n’existait pas, qu’elle était à créer. Comme tout le monde, j’étais imbu des préjugés que l’ignorance traditionnelle avait fait accepter comme des vérités. Je croyais aux barres dures, à l’influence de leur épaisseur sur la sensibilité de la bouche du cheval, et je me livrai à une foule d’expériences pour découvrir un mors assez puissant pour combattre cette prétendue insensibilité des barres.

J’étais au Havre, et je revenais, un jour de la foire aux chevaux, avec un cheval que j’avais payé 300 francs. Mon examen rapide avait embrassé l’ensemble de l’animal ; de retour au manège, j’examinai attentivement la bouche de mon cheval,