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le cheval une barrière infranchissable chaque fois que celui-ci voudra sortir de la position de ramener. L’animal ne l’essayera jamais sans ressentir une impression désagréable[1]. L’application bien entendue de ma méthode amène ainsi le cavalier à conduire constamment son cheval avec les rênes demi-tendues, excepté lorsqu’il veut rectifier un faux mouvement ou en déterminer un nouveau.

Le pas, ai-je dit, doit précéder les autres allures, parce que son action est moins considérable que

  1. J’ai habité Berlin pendant quelques mois ; j’ai vu mettre en pratique l’équitation allemande dans toute son étendue. Je n’ai pas la prétention de m’ériger en critique ; je dirai seulement que les principes professés en Prusse sont diamétralement opposés aux miens : ainsi, plusieurs officiers, qui jouissent dans leur pays d’une certaine réputation de cavaliers, me disaient : Nous voulons que nos chevaux soient en avant de la main ; et moi, leur répondais-je, je veux qu’ils soient derrière la main et en avant des jambes ; c’est à cette condition seulement que l’animal sera sous l’entière domination du cavalier ; ses mouvements deviendront gracieux et réguliers ; il passera facilement d’une allure accélérée à une allure lente, tout en conservant son équilibre ; car, leur disais-je, tout cheval qui est en avant de la main est derrière les jambes, alors il vous échappe par tous les bouts, ce qui entraîne l’absence complète de grâce et de régularité dans les mouvements ; de plus, si sa conformation est vicieuse, comment y remédierez-vous ? En procédant à votre manière vous n’obtiendrez jamais l’équilibre ou la légèreté. Toutes les théories mises en pratique jusqu’à moi consistent à donner, avec plus ou moins de peines, une direction aux forces instinctives du cheval, mais non à les harmoniser avec le poids. Ces résultats ne peuvent être obtenus sans l’application de mes principes ; c’est fâcheux pour les opposants, mais toute l’équitation est là.