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Si nous ne laissons poser que 3s, c’est-à-dire , de la pose normale, nous n’aurons pas trace d’image. Si donc nous faisons successivement poser devant l’objectif vingt portraits de la même grandeur, pendant 3s chacun, aucun des vingt portraits ne laissera de trace sur la plaque sensible. Mais il n’en sera pas de même pour les traits communs aux vingt portraits, ces traits communs ayant en se superposant posé, par le fait, pendant vingt fois 3s, c’est-à-dire 60s, temps normal de pose.

Nous aurons donc une épreuve où tous les accidents qui modifient le type de la race, où toutes les notes qui marquent l’individualité auront disparu et où seuls seront demeurés les caractères mystérieux qui forment le lien de la race[1]. Ici ce n’est plus l’œuvre servile du copiste qu’accomplit la Photographie, c’est un merveilleux travail d’analyse et de synthèse.

Ce choix des grandes lignes, des traits fondamentaux qui caractérisent une race, nous le retrouvons à toutes

  1. « Lorsqu’on se trouve en présence d’une réunion d’hommes appartenant à une race différente de la nôtre, on parvient difficilement à les distinguer les uns des autres, parce qu’il se forme à notre insu, dans notre esprit, une sorte de portrait composé de cette race, qui nous voile les individualités. Même observation peut être faite au sujet des ressemblances de famille, plus frappantes pour les étrangers que pour les parents. » (Extrait du Scientific American, 5 septembre 1885.)