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telle ville, à telle époque, que l’on pourrait retrouver en obtenant photographiquement le type des statues qui ornent ses églises. Bien plus, la physionomie impersonnelle de ce type reflèterait à nos yeux les pensées dominantes des contemporains de ces statues et nous ferait en quelque sorte pénétrer dans leur milieu. (Voir sur la Planche II la différence qui existe entre la physionomie du type homme, celui de gauche, et celle du type femme, celui de droite.)

Ceci nous amène tout naturellement à parler d’une application fort curieuse de ce procédé, qui consiste à retrouver la physionomie vraie, essentielle d’un personnage historique, celle qui forme le fond même et comme la personnalité physique de ce personnage, en réunissant tous ses portraits et en les fondant en un seul, duquel se trouvent éliminées toutes les inexactitudes, dues au pinceau de chaque peintre, et tous les caractères passagers que chaque période de la vie a emportés avec elle. La difficulté sérieuse consiste à trouver des portraits ayant la même pose. Il paraît cependant que la pose de face n’est pas indispensable dans ce cas et que le profil peut suffire[1].

    de la Champagne, de la Bourgogne, de la Picardie, s’inspiraient d’ailleurs des types qu’ils avaient sous les yeux. »

  1. Revue des Deux-Mondes, année 1885, no du 15 mai, p. 365 :