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peintres et les sculpteurs, peut-être à leur insu, même lorsqu’ils auraient dû être le plus fidèles, notamment dans les portraits. Qu’on jette les yeux sur une série de portraits du xve siècle et qu’on les reporte ensuite sur une autre série du xviie et l’on s’apercevra bien vite que les traits de beauté qui ont séduit les peintres de l’une et de l’autre époque ne sont pas les mêmes. Ces différences deviendraient plus frappantes si l’on réduisait chacune des deux séries à un type à l’aide de notre procédé.

Mais, où cette nouvelle méthode conduirait à des résultats du plus haut intérêt, c’est dans l’étude de la sculpture au moyen-âge. Tous ceux qui ont visité avec quelque attention nos vieilles cathédrales savent qu’à partir du xiie siècle, c’est-à-dire à partir du moment où l’art s’est affranchi des formules, du convenu, du traditionnel, pour ne plus s’attacher qu’à l’étude directe de la nature, les statues ont, en général, une vérité de geste et d’attitude, une personnalité de physionomie qui permettent de supposer que beaucoup d’entre elles sont des portraits (surtout vers la fin du xiiie siècle et au xive)[1]. Ce serait donc le type des habitants de

  1. Viollet-le-Duc, Dictionnaire d’Architecture, t. VIII, p. 169. « Ces artistes rhénans, comme leurs confrères de l’Isle de France,