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PEPITO.




Scène I.

MANUELITA, puis VERTIGO.

(Au lever du rideau, Manuelita paraît à sa fenêtre).

MANUELITA.
COUPLETS.
I.
––––––Il aimait votre vert feuillage,
––––––Il goûtait vos douces senteurs,
––––––Il se plaisait sous votre ombrage,
––––––Il vous aimait petites fleurs !
––––––Grimpez autour de la croisée,
––––––Profitez bien de la rosée,
––––––Pour qu’au retour, il voie aussi,
––––––––Combien on l’aime ici.

(Manuelita referme sa fenêtre.)

VERTIGO, paraissant à la sienne, en train de se faire la barbe, et parlant sur la ritournelle :

C’est moi qui suis le raseur ! — C’est assez drôle, ça… moi qui tous les jours fais la barbe à tout le village, je ne peux pas venir à bout d’accomplir la mienne aujourd’hui ! — Il faut pourtant que je sois frais rasé, car ce jour doit être le plus glorieux de ma vie ! C’est aujourd’hui que je joue mon solo de serpent à la messe, devant le corrégidor !… Voyons, grattons encore un peu !…

MANUELITA, entrant en scène et arrosant des plantes grimpantes près de sa porte :
II.
––––––Toi, bel œillet, toi qu’il préfère,
––––––Je te cueillais quand il venait,
––––––Et joyeux, à sa boutonnière
––––––Il t’emportait quand il partait.
––––––De mon Pepito fleur chérie,
––––––Grandis, bel œillet, je t’en prie,
––––––Pour qu’au retour, il voie ainsi,
––––––––Combien on l’aime ici.