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la table devant sa porte, à gauche.) La voilà ![1] — Voyons… toi, malin…, comment t’y prendrais-tu à ma place ?

MIGUEL.

Dam ! Ça dépend… attends ! Oh ! quelle idée !… As-tu toujours dans ta cave de ce joli petit vin couleur de topaze ?

VERTIGO.

Certainement.

MIGUEL.

Voilà ton affaire. Nous allons déjeuner ensemble, apportes en deux bouteilles sous prétexte de fêter mon retour… Comprends-tu ?

VERTIGO.

Pas beaucoup…

MIGUEL.

Quoi ! Tu ne comprends pas que tu en feras boire à la petite, et que, sous l’influence de ce breuvage généreux, elle ne saura plus te refuser rien…

VERTIGO, enchanté.

Tu crois ?…

MIGUEL.

Ça m’a toujours réussi, (à part) j’espère bien que ça me réussira encore… (Haut) De ton côté, bois-en beaucoup, n’aie pas peur… C’est un vin qui rend très aimable… Tu tripleras tes moyens, et alors, il est impossible que la petite te résiste…

VERTIGO.

Tu es sûr ?

MIGUEL.

Parbleu ! (À part) C’est toi qui ne résisteras pas…

VERTIGO.

Ah ! mon ami, laisse-moi te remercier !…

MIGUEL, lui donnant une poignée de main.

Il n’y a pas de quoi, mon cher ami… (À part) Il me fait de la peine, le malheureux !

VERTIGO.

Je cours chercher ce philtre divin… (Il rentre chez lui.)

MIGUEL, regardant Manuelita qui sort de chez elle.

Allons donc !… Cette charmante fille à un pareil nigaud !…

  1. Miguel, Vertigo, Manuelita.