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mon père m’avait envoyé à Madrid. J’ai joliment profité, va ! Si bien, que mon père a fini par trouver que je profitais trop !

VERTIGO, lui donnant une bourrade.

Ah ! grand farceur, va !

MIGUEL.

De sorte qu’il m’a rappelé au moment où je m’amusais le mieux. Et à mon retour, sais-tu ce qu’il m’a dit ?

VERTIGO.

Ma foi non !

MIGUEL.

Il m’a dit qu’il me trouvait en âge de me marier.

VERTIGO.

Allons donc !… Toi un bambin…

MIGUEL.

C’est ce que je lui ai répondu… en d’autres termes. Et alors, il m’a déclaré qu’il ne me donnerait pas un maravédis avant le jour où je lui amènerais une honnête fille en la lui demandant pour femme.

VERTIGO.

De sorte que tu vas céder ?

MIGUEL.

Par exemple ! Ah ! mon père, vous m’avez fait quitter la ville pour la campagne, les belles et élégantes dames pour les paysannes… Eh bien ! mais… les paysannes ne sont pas tant à dédaigner !… Et ici, je ferai autant de conquêtes que je voudrai !…

VERTIGO.

Oh ! tant que tu voudras…

MIGUEL.

Certainement ! Ça t’étonne ? On voit bien que tu ne me connais pas !

VERTIGO.

Ainsi, à t’entendre, tu n’aurais jamais rencontré d’inhumaines ?…

MIGUEL.

Si fait… mais grâce à mon savoir, elles ne l’étaient pas longtemps.

VERTIGO.

Scélérat, va !… Mais j’y songe !… Si tu dis vrai, tu pourrais me rendre un fameux service…