Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/85

Cette page n’a pas encore été corrigée

parce qu’elle exerceroit à la fois tous nos sens & toutes les facultés de notre ame, deviendroit désagréable, si elle les exerçoit trop. Il faut ménager notre foiblesse. La multitude des parties nous fatigueroit, si elles n’étoient point liées entr’elles par la régularité, qui les dispose tellement, qu’elles se réduisent toutes à un centre commun qui les unit. Rien n’est moins libre que l’art, dès qu’il a fait le premier pas. Un peintre qui a choisi la couleur et l’attitude d’une tête, si c’est un Raphaël ou un Rubens, voit en même-tems les couleurs & les plis de la draperie qu’il doit jetter sur le reste du corps. Le premier connoisseur qui vit le fameux torse de Rome reconnut, Hercule filant. Dans la musique le premier ton fait la loi, & quoiqu’on