Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/84

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ce n’est point assez de les multiplier, il faut les élever & les étendre. C’est pour cela que l’art est obligé de donner à chacune de ces parties différentes, un dégré exquis de force et d’élégance, qui les rende singulieres, et les fasse paroître nouvelles. Tout ce qui est commun, est ordinairement médiocre. Tout ce qui est excellent, est rare, singulier & souvent nouveau. Ainsi, la variété et l’excellence des parties sont les deux ressorts qui agitent notre ame, & qui lui causent le plaisir qui accompagne le mouvement & l’action. Quel état plus délicieux que celui d’un homme qui ressentiroit à la fois les impressions les plus vives de la peinture, de la musique, de la danse, de la poësie, réunies toutes pour le charmer ! Pourquoi faut-il que ce plaisir soit si rarement d’accord avec la vertu ? Cette situation qui seroit délicieuse,