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d’autant plus que cette perfection même renferme des qualités entierement conformes à la nature de notre ame & à ses besoins. Notre ame est un composé de force & de foiblesse. Elle veut s’élever, s’agrandir ; mais elle veut le faire aisément. Il faut l’exercer, mais ne pas l’exercer trop. C’est le double avantage qu’elle tire de la perfection des objets que les arts lui présentent. Elle y trouve d’abord la variété, qui suppose le nombre & la différence des parties, présentées à la fois, avec des positions, des gradations, des contrastes piquans. (il ne s’agit point de prouver aux hommes les charmes de la variété). L’esprit est remué par l’impression des différentes parties qui le frappent toutes ensemble, et chacune en particulier, & qui multiplient ainsi ses sentimens & ses idées.