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rapprocher du point d’où l’on est parti ? Si cela est, on prendra une autre route : les arts se sont formés et perfectionnés en s’approchant de la nature ; ils vont se corrompre & se perdre en voulant la surpasser. Les ouvrages ayant eu pendant un certain tems le même dégré d’assaisonnement et de perfection, & le goût des meilleures choses s’émoussant par l’habitude, on a recours à un nouvel art pour le réveiller. On charge la nature : on l’ajuste : on la pare au gré d’une fausse délicatesse : on y met de l’entortillé, du mystère, de la pointe : en un mot de l’affectation, qui est l’extrême opposé à la grossiereté : mais extrême, dont il est plus difficile de revenir que de la grossiereté même. & c’est ainsi que le goût & les beaux arts périssent en s’éloignant de la nature. Ce fut toujours par ceux qu’on