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nous l’a-t’elle donné ? étoit-ce pour juger des arts qu’elle n’a point faits ? Non : c’étoit pour juger des choses naturelles par rapport à nos plaisirs ou à nos besoins. L’industrie humaine ayant ensuite inventé les beaux arts sur le modéle de la nature, & ces arts ayant eu pour objet l’agrément & le plaisir, qui sont, dans la vie, un second ordre de besoins ; la ressemblance des arts avec la nature, la conformité de leur but, sembloient exiger que le goût naturel fût aussi le juge des arts : c’est ce qui arriva. Il fut reconnu, sans nulle contradiction : les arts devinrent pour lui de nouveaux sujets, si j’ose parler ainsi, qui se rangerent paisiblement sous sa jurisdiction, sans l’obliger de faire pour eux le moindre changement à ses loix. Le goût resta le même constamment : et il ne promit aux arts son approbation, que quand ils lui