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Nous avons assez parlé de la nature et des exemples qu’elle fournit au génie. Il nous reste à examiner le goût & ses loix. Tâchons d’abord de le connoître lui-même, cherchons son principe : ensuite nous considérerons les régles qu’il prescrit aux beaux arts. Le goût est dans les arts ce que l’intelligence est dans les sciences. Leurs objets sont différens à la vérité ; mais leurs fonctions ont entre elles une si grande analogie, que l’une peut servir à expliquer l’autre. Le vrai est l’objet des sciences. Celui des arts est le bon & le beau. Deux termes qui rentrent presque dans la même signification, quand on les examine de près. L’intelligence considere ce que les objets sont en eux-mêmes, selon leur essence, sans aucun rapport avec nous. Le goût au contraire ne s’occupe de ces mêmes objets que par rapport à nous.