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le cœur à la persuasion, & que l’utilité réelle flatte toujours l’homme, qui n’oublie jamais son intérêt ; il s’ensuit, que l’agréable & l’utile doivent se réunir dans la poësie & dans la prose : mais en s’y plaçant dans un ordre conforme à l’objet qu’on se propose dans ces deux genres d’écrire. Si on objectoit qu’il y a des écrits en prose qui ne sont l’expression que du vraisemblable ; & d’autres en vers qui ne sont que l’expression du vrai : on répondroit que la prose & la poësie étant deux langages voisins, et dont le fond est presque le même, elles se prêtent mutuellement tantôt la forme qui les distingue, tantôt le fond même qui leur est propre : de sorte que tout paroît travesti. Il y a des fictions poëtiques qui se montrent avec l’habit simple de la prose : tels sont les romans et tout ce qui est dans leur genre. Il