Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée

condition, qui doit être regardée comme la base essentielle & la régle fondamentale de tous les arts : c’est que, dans les arts qui sont pour l’usage, l’agrément prenne le caractere de la nécessité même : tout doit y paroître pour le besoin. De même que dans les arts qui sont destinés au plaisir, l’utilité n’a droit d’y entrer, que quand elle est de caractere à procurer le même plaisir, que ce qui auroit été imaginé uniquement pour plaire. Voilà la régle. Ainsi de même que la poësie, ou la sculpture, ayant pris leurs sujets dans l’histoire, ou dans la société, se justifieroient mal d’un mauvais ouvrage, par la vérité du modéle qu’elles auroient suivi ; parce que ce n’est pas le vrai qu’on leur demande, mais le beau : de même aussi l’éloquence & l’architecture mériteroient des reproches, si le dessein de plaire y paroissoit. C’est chez elles