Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée

deus ecce deus : qu’ils chantent, qu’ils peignent, c’est un dieu qui les inspire :… bella horrida bella, et tibrimmulto spumantem sanguine cerno. c’est ce que Ciceron appelle, mentis viribus excitari, divino spiritu afflari. Voilà la fureur poëtique : voilà l’enthousiasme : voilà le dieu que le poëte invoque dans l’épopée, qui inspire le héros dans la tragédie, qui se transforme en simple bourgeois dans la comédie, en berger dans l’églogue, qui donne la raison et la parole aux animaux dans l’apologue. Enfin le dieu qui fait les vrais peintres, les musiciens & les poëtes. Accoutumé que l’on est à n’éxiger l’enthousiasme que pour le grand feu de la lyre ou de l’épopée, on est peut-être surpris d’entendre dire qu’il est nécessaire même pour l’apologue.