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inflexion de voix toujours simple, et réglée sur le seul besoin des mots ; un mouvement du corps toujours naturel, qui paroît ne rien tenir de l’art. Si c’est la musique qui se montre ; elle seule a droit d’étaler tous ses attraits. Le théâtre est pour elle. La poësie n’a que le second rang, et la danse le troisiéme. Ce ne sont plus ces vers pompeux & magnifiques, ces descriptions hardies, ces images éclatantes ; c’est une poësie simple, naïve, qui coule avec molesse et négligence, qui laisse tomber les mots. La raison en est, que les vers doivent suivre le chant, et non le précéder. Les paroles en pareil cas, quoique faites avant la musique, ne sont que comme des coups de force qu’on donne à l’expression musicale, pour la rendre d’un sens plus net & plus intelligible. C’est dans ce point de vûe qu’on doit