Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/279

Cette page n’a pas encore été corrigée

La mesure & le mouvement donnent la vie, pour ainsi dire, à la composition musicale : c’est par là que le musicien imite la progression & le mouvement des sons naturels, qu’il leur donne à chacun l’étendue qui leur convient, pour entrer dans l’édifice régulier du chant musical : ce sont comme les mots préparés et mesurés, pour être enchassés dans un vers. Ensuite la mélodie place tous ces sons chacun dans le lieu & le voisinage qui lui convient : elle les unit, les sépare, les concilie, selon la nature de l’objet, que le musicien se propose d’imiter. Le ruisseau murmure : le tonnerre gronde : le papillon voltige. Parmi les passions, il y en a qui soupirent, il y en a qui éclattent, d’autres qui frémissent. La mélodie, pour prendre toutes ces formes, varie à propos les tons, les intervales, les modulations, employe avec art les dissonances mêmes. Car