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pour créer les choses ; il ne peut pas non plus en sortir pour les exprimer : c’est un principe. Si je disois que je ne puis me plaire à un discours que je ne comprends pas, mon aveu n’auroit rien de singulier. Mais que j’ose dire la même chose d’une piéce de musique ; vous croyez-vous, me dira-t’on, assez connoisseur pour sentir le mérite d’une musique fine & travaillée avec soin ? J’ose répondre : oui, car il s’agit de sentir. Je ne prétends point calculer les sons, ni leurs rapports, soit entre eux, soit avec notre organe : je ne parle ici, ni de trémoussemens, ni de vibrations de cordes, ni de proportion mathématique. J’abandonne aux savans théoristes, ces spéculations, qui ne sont que comme le grammatical fin, ou la dialectique d’un discours, dont je puis sentir le mérite, sans entrer dans ce détail. La musique me parle par